Il y a quelque temps, lors d’une séance de mon atelier d’écriture préféré, la consigne était la suivante : écrivez en musique.
L’animatrice nous a passé ça :
Et moi, j’ai écrit ça :
Éclats de vol
Au début, c’est un jaillissement
Les flots s’élèvent puis s’écoulent en toute quiétude
La vie se façonne, préservée de tous les dangers, au sein du nid familial
L’oisillon apprend
Plus tard, aux côtés de son âme sœur, il part voguer paisiblement sur une mer d’huile
De son halo laiteux, la Lune leur accorde sa bénédiction
Au loin, le vacarme du dehors s’étouffe, relégué au second plan
C’est maintenant entre les deux silhouettes perchées sur le pont que la vie se joue
La houle leur tend les bras, mais les deux ombres se serrent l’une contre l’autre
Elles tiennent bon
La tête toujours bien haute quand l’éclaircie daigne pointer le bout de son nez
En ces eaux revenues au calme, c’est à l’intérieur que le tourbillon bouillonne
Une nouvelle vie va paraître
C’est alors qu’ils perdent pied, l’envers passe à l’endroit, les pics succèdent aux creux
Le duo s’y engouffre à corps perdu
Pour goûter cette ineffable féérie, qui les surprendra plus d’une fois
Puis, leurs gesticulations vigoureuses s’affaiblissent
Deviennent des effleurements lents et délicats
Papillons virevoltants qui se posent sur une accueillante corolle pointillée de rosée
Frêle ballet, succession d’éclats de couleurs à travers leurs ailes diaphanes
Dans un sursaut, quelques menus battements agitent encore leurs ailes chamarrées
Ultime envol contre le bleu implacable du ciel
Pour y imprimer la polychromie de leur existence
Suspendue dans les airs dans une dérive infinie
La suite au prochain épisode…
Image : Clair de Lune de Punk Jazz
Laissez libre cours à votre inspiration dans les commentaires !