La musique & la plume – making of 1


Clair de Lune

Il y a quelque temps, lors d’une séance de mon atelier d’écriture préféré, la consigne était la suivante : écrivez en musique.

L’animatrice nous a passé ça :

Et moi, j’ai écrit ça :

Éclats de vol

 Au début, c’est un jaillissement

Les flots s’élèvent puis s’écoulent en toute quiétude

La vie se façonne, préservée de tous les dangers, au sein du nid familial

L’oisillon apprend

 

Plus tard, aux côtés de son âme sœur, il part voguer paisiblement sur une mer d’huile

De son halo laiteux, la Lune leur accorde sa bénédiction

Au loin, le vacarme du dehors s’étouffe, relégué au second plan

C’est maintenant entre les deux silhouettes perchées sur le pont que la vie se joue

La houle leur tend les bras, mais les deux ombres se serrent l’une contre l’autre

Elles tiennent bon

La tête toujours bien haute quand l’éclaircie daigne pointer le bout de son nez

 

En ces eaux revenues au calme, c’est à l’intérieur que le tourbillon bouillonne

Une nouvelle vie va paraître

C’est alors qu’ils perdent pied, l’envers passe à l’endroit, les pics succèdent aux creux

Le duo s’y engouffre à corps perdu

Pour goûter cette ineffable féérie, qui les surprendra plus d’une fois

 

Puis, leurs gesticulations vigoureuses s’affaiblissent

Deviennent des effleurements lents et délicats

Papillons virevoltants qui se posent sur une accueillante corolle pointillée de rosée

Frêle ballet, succession d’éclats de couleurs à travers leurs ailes diaphanes

Dans un sursaut, quelques menus battements agitent encore leurs ailes chamarrées

Ultime envol contre le bleu implacable du ciel

Pour y imprimer la polychromie de leur existence

Suspendue dans les airs dans une dérive infinie

 

La suite au prochain épisode…

Image : Clair de Lune de Punk Jazz

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Les cailloux


Cailloux

Rêvé cette nuit que mes dents se cassaient, s’effritaient en mille morceaux,

Comme une masse de petits cailloux qui viendraient remplir ma bouche.

Bientôt impossible de parler, en route vers un étouffement inexorable.

Com-cailloux, Mu-cailloux, Ni-cailloux, Ca-cailloux, Tion-cailloux

 

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Le chemin de l’arbre


Alexandre Hollan au musée Fabre

Des arbres dessinent leurs silhouettes sombres sur les murs blancs du musée.

L’encre se fait sève, le feuillage se fait tache et le ciel,

étendue immaculée aux teintes parfois grisâtres,

s’imprime violemment sur les rétines.

Puissance et vibration.

Le souffle du vent murmure à mes oreilles.

 

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Blog


Naissance de Vénus

Cher Blog,

Par la présente je signe votre acte de naissance.

Comme tout parent qui se respecte, je n’ai pas la moindre idée de ce que vous allez pouvoir devenir, mais je m’engage à veiller sur vous, quelles que soient les circonstances.

Au début, nous seront fortement entremêlés, puis, petit à petit, vous vous éloignerez toujours un peu plus, pour finir par voler de vos propres ailes.

Mais n’allons pas si vite en besogne. Vivons l’instant tel qu’il se présente à nous.

Je vous souhaite une belle et longue vie, entourée d’affection et de tendresse, toujours.

Dans l’attente de lire votre réponse dans les commentaires ci-après, je vous prie d’agréer, cher Blog, l’expression de mes sentiments distingués.

Votre dévouée épistomane

Image: La Naissance de Vénus d’Alexandre Cabanel, musée d’Orsay, wallyg